Une politique efficace pour une énergie efficace

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Les consultations publiques au sujet de la nouvelle politique énergétique du Québec se sont mises en branle le 13 février. Ce processus vise à remplacer la plus récente politique établie sous le règne de Martine Ouellette, bien connue comme ministre des ressources naturelles. C’est elle qui était venue s’adresser à la conférence de l’industrie pétrolière et gazière, un an seulement après avoir manifester contre cette même conférence.

On entend souvent ses paroles, bien qu’elles ne soient que très rarement citées, à savoir que la production de pétrole est plus sécuritaire que celle du gaz naturel et que les impacts sont moindre en pleine nature que dans les régions rurales. La vérité est que les deux peuvent être faits sécuritairement. Malheureusement, l’ancienne politique a continué de colporter des mythes. Ceci n’a vraiment pas aidé la réputation du Québec sur les marchés financiers internationaux.

L’Association pétrolière et gazière du Québec a été invitée, en tant qu’observatrice, à la première session de travail à propos de la nouvelle politique énergétique. J’ai été très heureux de voir que des experts extérieurs de Grande-Bretagne, de la Norvège et du Vermont avaient aussi été invités. Ils ont apporté une perspective globale et centrée sur des solutions pragmatiques.

Par contre, je me suis moins réjoui du fait que les débats ont essentiellement tournée autour de la question de la consommation d’électricité. Le document présenté par le gouvernement, et devant nourrir les échanges, ne faisait pas mention de l’importance d’utiliser plus efficacement les hydrocarbures. Pourtant, cette source d’énergie représente 50 % du régime énergétique de la province! L’hydroélectricité est importante pour le Québec, mais elle ne représente pas la principale source d’énergie consommée.

Tout aussi problématique, à mon sens, a été l’absence de discussions au sujet de l’efficacité de la production et du transport de l’énergie. Un des grands défis qui nous attend sera de trouver des moyens efficaces de transporter l’électricité d’endroits ensoleillés et venteux, jusqu’aux lieux où l’électricité est consommée.

De plus, même Martine Ouellette pourrait témoigner des pressions auxquelles fait face l’industrie pétrolière et gazière pour réduire ses impacts, y compris si elle devait se limiter à une production en territoire éloigné. N’est-ce pas évident qu’une plus grande efficacité soit une partie de la solution?

Pour notre association, la rencontre a encore une fois démontré la nécessité de mettre en place un dialogue continu sur l’énergie qui inclut tant les producteurs que les consommateurs. Si nous en avions eu l’occasion, nous n’aurions pas manqué de mentionner que le Québec, comme démontré par le travail dans le cadre de l’étude environnementale stratégique, a été le théâtre de la découverte du gaz naturel le plus pur en Amérique du Nord. Ici, on peut sortir du méthane presque pur du sous-sol et il peut être mis dans le pipeline sans traitement. Une politique qui encourage la production de sources moins pures, dont la production doit être transportée sur de longues distances, est une recette pour d’importantes émissions de carbone.

Ces émissions de carbone sont le résultat de politiques mal orientées qui encouragent la réduction des émissions locales en les exportant hors du Québec. C’est le contraire de « penser globalement, agir localement ». Il s’agit de la pire manière de se donner bonne conscience en se cachant derrière les échappatoires comptables du protocole de Kyoto. Une politique environnementaliste sensée ne permettrait pas ça. Elle en ferait encore moins la promotion.

Ce n’est pas seulement la production locale de gaz au Québec qui limiterait ces émissions de carbone. La production locale de pétrole aurait aussi un effet dans le même sens.

Comme l’a mentionné l’expert norvégien, les émissions de carbone ne sont pas seulement mauvaises pour l’environnement, elles font aussi mal économiquement. J’aime vraiment les Norvégiens!