Est-ce ça “être ouverts aux vraies affaires?”

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Les médias ont rapporté que le gouvernement du Québec avait dit que le développement du gaz naturel était mort pour 25 ans. En bout de ligne, leur déclaration s’avère plus nuancée, mais on ne peut pas dire que ça ait été une chose très positive. Le gouvernement a mis les choses au clair, à savoir que dans la mesure où la situation change sur l’acceptabilité sociale et les bénéfices, en partie par des améliorations technologiques, la porte pourrait s’ouvrir.

Encore plus décevant, a été de constater que les lignes de communication de Martine Ouellette ont été reprises, à savoir que la découverte de gaz naturel au Québec avait été faite dans des zones fortement peuplées. C’est un mythe. En ce moment, les zones agricoles de Pennsylvanie et de l’Ouest canadien fournissent la plupart du gaz qui est consommé au Québec. Or, ces espaces sont bien plus densément peuplés que l’endroit de notre découverte au Québec. Et nous avons les photos pour le prouver.

Également décevant, a été la reprise des lignes du BAPE à savoir que le gaz naturel n’a pas de retombées économiques et ne sont pas profitables. Le mandat du BAPE est de gérer des consultations publiques au sujet de l’évaluation environnementale stratégiques, qui est la plus grande étude sur le sujet à date au Canada. L’industrie a été d’accord avec presque tout ce que les scientifiques ont soulevé comme impacts potentiels dans cette étude.

Or, le BAPE condamne le gaz de schiste sur la base de son manqué de rentabilité. Il ne s’agissait aucunement de leur mandat et ils n’ont pas l’expertise pour se prononcer sur la question. À la lumière du débat des derniers jours, il s’agit d’une évidence.

Le BAPE devrait se dépêcher d’envoyer son rapport aux États-Unis et dans l’Ouest canadien. Comment les Américains et les Canadiens de l’Ouest sauraient-ils autrement qu’il n’y a pas de bénéfices à la production du gaz naturel et qu’ils doivent fermer la porte à son développement. Ou peut-être aimons-nous mieux ne pas leur dire, tout en continuant à acheter leur gaz…

Le BAPE lui-même a conclu que les pénuries de gaz au Québec sont dues à un manque d’infrastructure de transport, pas un manque de production ailleurs. De plus, le BAPE, comme pour tenter de prouver leur manque de rigueur sur le plan économique et financier, conclut implicitement que nous aurions un avantage économique à payer des milliards pour des infrastructures de transport. Même un enfant d’école peut se rendre compte que ça ne fait pas de sens. Comment l’industrie québécoise peut être compétitive sans un apport sécuritaire de gaz local?

Monsieur Couillard demande lui-même que le Québec ait un approvisionnement sécuritaire en gaz. Or, le plus sécuritaire est l’approvisionnement à partir de sources locales.

Monsieur Couillard a raison quand il dit que le gaz naturel local n’a pas encore l’acceptabilité sociale. C’est aussi le cas pour une trentaine de projets qui sont actuellement bloqués au Québec.

Le BAPE a raison quand il mentionne que nous avons besoin de la confiance du public en ce qui a trait à la gestion des impacts.

Mais ça, tout le monde le savait déjà. N’est-ce pas là toute la pertinence de développer un cadre, une voie, afin de pouvoir regagner la confiance du public et parachever l’acceptabilité sociale? L’industrie comprend qu’elle n’a pas eu la bonne approche la dernière fois et c’est pourquoi elle a désormais changé son approche. Le gouvernement du Québec doit, lui aussi, réaliser qu’il doit lui aussi avoir une approche différente.