Une des phrases les plus célèbres de Mark Twain disait : « les nouvelles au sujet de mon décès ont nettement été exagérées ». On peut aussi dire que la nouvelle qui disait que Questerre quittait le Québec était aussi une grosse exagération.
Peu importe que les autorités basées à Calgary estiment que le risque pour l’industrie énergétique soit plus élevé que jamais au Québec. Leur opinion basée sur des comptes rendus médiatiques faisant part d’instabilité au Québec ne tient pas compte des intérêts et de la réalité des Québécois, qui seront ceux qui décident le chemin qu’ils entendent suivre. On peut nous faire radier des actifs comptables, mais on ne peut nous demander de radier le Québec et son potentiel.
J’ai souvent dit que les opposants du Québec doivent vraiment m’aimer parce que j’ai juré de ne pas quitter tant que le développement pétrolier et gazier ne serait pas approuvé. Plus nous rencontrons d’opposition, plus je reste longtemps. Je suis intimement convaincu que la production locale au Québec est meilleure pour l’environnement et pour l’autonomie du Québec, qu’une dépendance aux importations d’hydrocarbures à 100%. Je crois aussi résolument qu’un Québec fort est meilleur pour l’Alberta et le pays tout entier. Tellement, que je me bats pour tous les projets de développement pétroliers et gaziers, et pas seulement ceux de ma propre entreprise.
J’ai déjà dit que les gens ne voient pas toujours instantanément la vérité, qu’ils ont plutôt tendance à graviter vers elle http://questerrestage.wpengine.com/mike-blog-french/2015/06/18/l%E2%80%99attrait-de-la-v%C3%A9rit%C3%A9/. Ça prend du temps pour démontrer que les énormes bénéfices d’un développement pétrolier et gazier local valent la peine de gérer les impacts qui l’accompagnent.
Les faits, les études et l’expérience continuent de s’accumuler. Leur poids est de plus en plus difficile à ignorer. Bien que la science soit toujours en évolution, il devient évident que la fracturation ne pose aucun risque systémique. À tout le moins, c’est ce qu’a conclu l’étude en profondeur de l’Environment Protection Agency (EPA) américaine.
Le Québec a entrepris la seule série d’études complète sur les impacts de l’extraction moderne du pétrole et du gaz. Ces plus de 130 études, dirigées par le gouvernement du Québec et disponibles en français pour tout le monde, y compris les experts et les conseillers politiques du premier ministre. Ces études démontrent que les impacts de la fracturation sont gérables. Bien entendu, nous l’avions dit il y a longtemps… http://www.apgq-qoga.com/en/2012/02/20/new-study-no-evidence-between-hydraulic-fracturing-and-water-contamination/
Ce qui est très motivant pour Questerre actuellement, ce sont les résultats qui viennent du “super Utica” en Ohio. Sur une base de calcul par mètre horizontal, les résultats sont comparables à ceux obtenus, ici, dans Lotbinière et Bécancour. Il s’agit du seul gisement gazier en expansion en Amérique du Nord à l’heure actuelle en raison de ses faibles coûts de production. La récente étude de CERI sur les impacts économiques de la partie québécoise a conclu à une potentialité du développement. Par contre, elle ne tenait pas compte des résultats impressionnants obtenus dans le « super Utica » en Ohio. Ceci permet de faire voler en éclat le mythe que la production de gaz naturel au Québec ne serait pas viable.
Ça me rappelle l’époque où nous tentions de lever des fonds pour faire des forages d’exploration au Québec. Les investisseurs de Calgary me disaient qu’il n’y avait pas de gaz naturel au Québec et que l’ancien président de Talisman (Jim Buckee) blaguait que Bow Valley Industries était une société tellement mal gérée qu’elle cherchait des gisements de gaz au Québec. Les investisseurs montréalais, eux, me racontaient que quelqu’un comme moi venait à peu près tous les dix ans en disant qu’il y a du gaz naturel au Québec. Mais qu’on en trouvait jamais. Il a fallu que des investisseurs norvégiens prennent le risque parce qu’ils ont compris le potentiel du Québec et qu’ils ont voulu imiter ce qui se faisait en Norvège.
Trouver du gaz naturel était la partie la plus difficile du travail. Si nous n’avons pas abandonné à l’époque, pourquoi le ferions-nous maintenant?
Aujourd’hui, plusieurs projets gaziers et pétroliers crédibles existent au Québec. Nous avons appris à la dure que de tous mettre nos œufs dans le même panier n’est pas une bonne idée. Ni le Québec, ni Questerre ne seraient avisés de ne compter que sur un seul projet. Ainsi, tant mon entreprise que le Québec ont plusieurs projets différents en développement. Néanmoins, nous sommes très heureux que l’Utica soit un des projets dans noter portfolio, étant donné qu’il pourrait rendre le Québec autonome dans ses approvisionnements en gaz naturel.
Bien que la nouvelle de notre départ du Québec ait été nettement exagérée, le potentiel pour la production d’hydrocarbures au Québec est plutôt sous-estimé. Et ce, peu importe ce que les comptables de Calgary en pensent.