Questionner le fondement du Jour de la Terre est considéré inadmissible de la part d’une entreprise qui se respecte. J’espère donc que personne ne sera déçu par ce que j’écris ici. J’essaie de me montrer patient et poli, et j’espère que vous ne serez pas trop surpris.
Parlant de respect et de politesse, voici un tweet qui m’a été adressé par un partisan exubérant du Jour de la Terre : « si seulement ce CONNARD @mrbinnion avait la décence de se taire le Jour de la Terre. But no the shit shinning goes on and on». Vous devinerez que ce n’est pas moi qui aie ajouté les majuscules.
Pour rester poli, je dirai que voilà une position bien ironique…
Margaret Thatcher disait : « Être une personne puissante, c’est comme être une grande dame. Si vous devez dire que vous l’êtes, c’est que vous ne l’êtes pas. »
Ma grand-mère, qui nous a récemment quittés, vivait selon des valeurs chrétiennes. Elle ne jugeait pas les gens, elle pardonnait les offenses et ne critiquait pas les autres dans leur dos. Je ne doute pas que ma grand-mère était une bonne chrétienne, mais je ne l’ai jamais entendue dire à quelqu’un qu’elle l’était, ni dire non plus à quiconque qu’il devrait l’être — pas même à moi !
Suivant l’exemple de ma grand-mère, j’ajouterai à l’aphorisme de Margaret Thatcher : si une personne cherche à faire savoir aux autres qu’elle est une bonne chrétienne, sa foi n’est vraisemblablement que du vent.
De dire à autrui qu’on est environnementaliste signifie probablement qu’on ne l’est pas non plus. Peut-être que ceux qui se disent environnementalistes se complaisent dans leurs convictions en interpellant les autres sur la page : #greenwashing.
Si je voulais vous faire croire que je suis environnementaliste, je pourrais vous faire part de ma résolution du Jour de la Terre pour 2013, qui consiste à améliorer notre milieu en remplaçant le mazout lourd du Venezuela par du gaz naturel du Québec.
Cependant, comme je ne suis ni un environnementaliste ni un bon chrétien, pas plus qu’une personne puissante ou une grande dame, je me contente de déballer mon ‘’schiste shinning’’. À mon ami Twitter, je voudrais faire comprendre ceci : des rapports indépendants indiquent que le gaz naturel local peut non seulement profiter au développement économique local, mais aussi contribuer à purifier notre air. Je doute évidemment que mon bon ami arrive à percevoir le caractère ironique de sa position.