Il y a des gens qui qualifient l’entente à l’origine du transfert des permis d’exploration d’Hydro-Québec à deux compagnies pétrolières et gazières juniors comme étant le « vol du siècle ». Les termes de l’entente sont privés.
Un président a dit qu’il avait beaucoup négocié pour obtenir une bonne entente et qu’il était satisfait du résultat. Cela a outragé les opposants. Quand j’ai dit sur Twitter que c’était son travail d’obtenir une entente satisfaisante, des opposants ont dit que ça démontrait seulement que Questerre était arrogante elle-aussi.
Questerre a aussi fait une entente avec Hydro-Québec. Nous avons accepté d’être un partenaire pour le forage d’un puits d’exploration à Gaspé en 2004. C’était pire qu’un puits sec, dans la mesure où nous n’avons même pas trouvé de géologie prometteuse. C’était près de 2 millions de dollars pour absolument rien et encore, à l’époque, je croyais que nous avions négocié une bonne entente. C’est ce que l’on appelle faire des affaires dans le domaine pétrolier et gazier, et cela comporte des risques. La SOQUIP aura certainement enseigné cela aux Québécois.
Nous avons eu plusieurs opportunités de faire des ententes pour Anticosti, y compris avec Hydro-Québec. Nous avons examiné ces opportunités dans le détail. Hydro-Québec, Questerre et d’autres ont choisi de ne pas prendre le risque. Pour le succès de notre industrie au Québec, j’espère qu’Anticosti marchera au final très bien. Ceux qui prennent d’importants risques méritent l’admiration et d’importantes récompenses s’ils avaient finalement raison. Seul le temps pourra nous dire qui a fait le meilleur choix pour l’Île d’Anticosti.
Nous n’avons pas changé d’idée sur Anticosti juste parce qu’un rapport de « ressources prospectives » a récemment été publié, démontrant une grande quantité de pétrole présente. Il s’agit de la plus faible forme d’assurance indépendance qu’il est possible d’avoir. Ce n’est pas beaucoup plus que ce que Cartier avait trouvé, lorsqu’il a réparé son navire avec du bitume de surface il y a 400 ans. Tout le monde intéressé, y compris nous, savions qu’il y avait beaucoup de pétrole et de gaz sur l’Ile d’Anticosti depuis très longtemps. Cela ne veut pas dire grand-chose, sans un puits qui réussit.
Dans notre domaine, passer de « ressources prospectives » à « ressources éventuelles » est un grand pas. Dans l’Utica, au Québec, cela aura pris 10 ans et 200 millions de dollars. Sur les 31 puits forés pour le gaz de schiste, j’estime que seuls 3 puits pourraient mener à un rapport de « ressources éventuelles ». L’Île d’Anticosti devra passer par un investissement similaire de temps et d’argent avant de mener à un rapport de « ressources éventuelles ». Le niveau d’assurance indépendante suivant s’appelle le « rapport sur les réserves », ce qui constitue un autre grand pas.
Des 100 dernières années, un énorme montant a été dépensé pour forer plus de 100 puits. L’industrie a finalement trouvé des ressources éventuelles dans la vallée du Saint-Laurent. Nous avons aussi identifié des opportunités très prometteuses sur l’Île d’Anticosti, à Gaspé, dans l’estuaire du Saint-Laurent et aux Iles-de-la-Madeleine. Comme résultat, le Québec a la chance de créer une nouvelle industrie de l’énergie, qui supportera une nouvelle politique énergétique et une nouvelle politique industrielle pour compétitionner avec les États-Unis.
Plutôt que de changer les règles tout en traitant l’industrie de voleuse, pourquoi ne pas récompenser l’équivalent d’un siècle d’investissements et d’efforts, et acquiescer que nous pouvons tous travailler ensemble?