Je croyais vraiment que le débat sur l’exploitation locale du gaz naturel au Québec avait évolué au-delà de l’hystérie de la cascade de disponibilité. Les gens autour de moi me disent optimiste, et je dois dire que l’article publié la semaine dernière dans La Presse leur a donné raison.
Au cours des dernières années, j’ai entendu, au Québec, l’ensemble des déclarations suivantes. Certaines d’entre elles prêtent à confusion, tandis que d’autres ne sont rien de plus que de la propagande. Par ailleurs, toutes sont fausses :
- Nous aurions déjà employé de la dynamite dans l’exploitation de nos puits et ainsi produit du sulfure d’hydrogène, un gaz toxique;
- Des appareils de forage seraient apparus sur les terrains des gens, en pleine nuit et sans autorisation;
- Le gaz de schiste serait dangereux et totalement différent du gaz naturel ;
- Le gaz de schiste ferait que de l’eau prenne feu;
- Dix-neuf puits auraient connu des fuites et auraient été hors de contrôle;
- Des fissures auraient pris forme sous terre, entraînant la contamination de la nappe phréatique;
- L’exploitation locale de gaz naturel ne réduirait pas les émissions de gaz à effets de serre;
- Tout le monde sait où se trouvent les gisements de gaz de schiste. Les entreprises d’exploitation se seraient vu remettre des permis à 0,10 $ l’hectare pour trouver une ressource connue de tous;
- Les technologies modernes employées par les industries pétrolière et gazière ne seraient pas encore adaptées à l’exploitation sécuritaire du gaz de schiste et ne le seront peut-être jamais. Par ailleurs, le recours à ces technologies ne serait pas rentable économiquement.
Comme l’a dit Yogi Berra, voilà encore du déjà vu. La Presse affirmait il y a quelques semaines détenir un nouveau « scoop ». Ils ont affirmé qu’après 30 mois, ils ont découvert que les compagnies pétrolières et gazières utilisaient de l’arsenic, du plomb et du mercure dans les produits chimiques utilisés pour la fracturation. En décembre 2010, le ministère de l’Environnement a pourtant présenté une liste de tous les produits chimiques utilisés au Québec dans le processus de fracturation (voir ici et ici). Pas d’arsenic, pas de plomb, pas de mercure.
Il est normal de retrouver, à de très faibles concentrations, de l’arsenic partout dans la nature, mais avec une certaine dose, cela peut devenir un outil efficace pour les assassins. Cependant, j’aimerais vous assurer que l’arsenic, au même titre que le plomb et le mercure, sont franchement inutiles pour la fracturation hydraulique.
Je me demande si nos opposants, interrogés en privé, n’admettraient pas, eux aussi, que l’industrie des ressources naturelles semble être devenue le bouc-émissaire des gens qui font preuve de paresse intellectuelle. Pouvons-nous convenir qu’accuser faussement des gens honnêtes et vaillants de chercher intentionnellement à employer du poison dans le cadre de leur travail n’a pas sa place dans une société civilisée? Plutôt, pouvons-nous convenir que Questerre a publié la liste des produits chimiques utilisés en 2010, que les analyses des eaux de retour ont été rendues publiques lors du BAPE, que l’industrie a énoncé d’elle-même des lignes directrices incitant à rendre publique la liste des produits chimiques utilisés ou même que l’APGQ a demandé au gouvernement d’en obliger la divulgation?
L’industrie n’a rien à cacher. Nous avons fracturé un millon de puits en Amérique du Nord et, sans être qu’il soit parfait, nous serions heureux de comparer notre historique à celui des autres industries.