Un débat national pour tout le monde

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Une récente étude fait porter le blâme à l’industrie pour l’échec du dossier du gaz de schiste au Québec. Un article de la Presse canadienne approuve  plus ou moins. Malgré le fait que l’étude marque plusieurs points pertinents, elle a complètement manqué celui-ci: il n’est nulle part mentionné que d’autres ont évité de s’impliquer et d’informer le public sur ce qu’était un débat national sur une politique énergétique.  Un point que j’ai d’ailleurs souligné dans mon billet « Pourquoi, pas de vidéo? ».

Quelques grandes conclusions de l’étude sont:

  • Les compagnies ne communiquent pas toutes de la même façon;
  • L’association qui représente l’industrie n’a pas fait de ses lignes directrices volontaires une obligation;
  • Des 26 compagnies pétrolières et gazières ayant un permis d’exploration au Québec, seules 5, ou 19% ont été transparentes (mais seulement 7 de ces compagnies ont foré un puits, ce qui nous mène plutôt à 71%);
  • Questerre est l’une de ces compagnies dites  transparentes  et qui communiquent  bien (Je dois dire que pour ça, l’étude vaut son pesant d’or, à mon avis!);
  • Seulement 30% des compagnies ont fait usage de ciment pour leurs puits (je suis pourtant certain que 100% l’ont fait)

Comprenez-moi bien. Je crois que l’étude a raison sur le fait que l’industrie pourrait faire, de façon générale, un meilleur boulot de communication. Je l’ai d’ailleurs dit, pour pas un sous, dans mon billet intitulé  « Pourquoi nous sommes lamentables en relations publiques? ».

Cependant, il y a d’autres aspects au problème.

En 2010, la marée noire de BP a abruptement amené le focus du public sur les risques du forage offshore. Peu après, nous avons compris que l’Utica était devenu l’angle local d’une histoire mondiale.  Cela nous a mené à une cascade de disponibilité.  Pour répondre à la crainte croissante du public, le gouvernement nous a demandé d’expliquer notre industrie dans des assemblées publiques. Le gouvernement n’avait pas beaucoup d’expérience dans le domaine pétrolier et gazier, alors que notre industrie n’avait pas beaucoup d’expérience politique, alors nous avons fait le choix mal éclairé d’obtempérer.

Depuis ce temps, le gaz de schiste a pris place parmi les hydrocarbures dans la diète énergétique du Québec. Alors, les compagnies pétrolières et gazières albertaines se sont, malgré elles, retrouvées du côté du « oui » dans le débat de la politique énergétique québécoise. Du côté du « non », il y avait les artistes et les activistes, avec comme cris de ralliement « c’est ma terre ».

Il est difficile d’imaginer, même  si l’association de l’industrie  avait pu faire des lignes directrices obligatoires, qu’elles auraient eu plus d’impact. Imaginez si les artistes  et les activistes du Québec  avaient été en Alberta pour dire « non » au débat national sur les sables bitumineux  (OK, c’est un mauvais exemple, mais vous comprenez mon point!)

Un débat national sur la politique énergétique du Québec aurait dû être tenu par les Québécois. Le rôle de  l’industrie est d’offrir des faits, de l’expertise et un point de vue.

Les compagnies individuelles et l’association qui représente l’industrie devraient être responsables d’obtenir l’acceptabilité sociale pour des projets. On ne peut pas attendre d’elles qu’elles portent à mains nues les débats de politiques publiques.