J’ai attendu pour bloguer au sujet de la nouvelle loi québécoise sur les hydrocarbures. La première question que tous me posent est : quelles sont les implications de cette loi. J’ai pris le temps d’y réfléchir afin d’avoir un peu de perspective. Après cinq années à plaider et à pousser pour avoir une loi, c’est un peu comme gagner un marathon. Sommes-nous plus contents d’avoir eu du succès ou plus contents que ce soit terminé?
La nouvelle loi, basée sur la nouvelle politique énergétique du Québec est sans contredit historique. À titre de producteur, le Québec sera plus fort économiquement et davantage indépendant. Il aura aussi beaucoup plus en commun avec le reste du Canada. Comme je le crois depuis 1992, lorsque le Québec produira gaz naturel et pétrole, cela changera sa relation avec le reste du pays. Nous avons assisté aux premiers balbutiements de cette réalité à l’occasion du débat sur les pipelines.
Encore plus intéressant, nous avons vu le Québec être un chef de file canadien dans un certain nombre de domaines au cours des dernières années. L’étude indépendante la plus complète sur l’extraction du gaz naturel et du pétrole a été faite au Québec, il s’agit des Évaluations Environnementales Stratégiques (EES). De plus, le Livre vert sur l’acceptabilité sociale est également un précurseur à l’échelle de l’ensemble du pays.
Ce rôle du Québec permet de présenter une approche compétitive du fédéralisme et elle contribue à nous assurer que le Canada demeure un leader global en matière d’énergie.
La nouvelle loi est aussi une affirmation de nouvelles approches en matière de communications. On a mis sur le dos des leaders de l’industrie la mauvaise exécution des communications suite à la débâcle de 2010. J’étais aux premières loges et je me permets d’être en désaccord avec cette analyse. L’exécution était bonne. Toutefois, notre plan de match était erroné. Les modèles traditionnels de relations publiques sont tout simplement périmés et les résultats obtenus en 2010 par notre industrie en ont fait l’éloquente démonstration. Quand on place l’échelle sur le mauvais mur, peu importe si on monte bien ou non cette échelle.
Notre nouvelle approche de bâtir une coalition et de communications axées en faveur de notre industrie a de toute évidence mieux fonctionné. Je pense qu’il s’agit d’un modèle que toute notre industrie devrait adopter.
Enfin, qu’est-ce que la nouvelle loi signifie pour Questerre, me demanderez-vous? La porte est demeurée ouverte pour le développement de notre découverte de classe mondiale du gaz naturel le plus propre en Amérique du Nord. Par contre, nous conserverons notre nouvelle approche en continuant d’avancer pas à pas. Nous suivrons les recommandations du Livre vert afin d’obtenir l’acceptabilité sociale et nous n’irons pas vers les communautés qui ne veulent pas de nous.
Finalement, notre réponse aux changements historiques sera de faire encore plus de la même chose!