Le Québec a besoin de leadership en matière de politique énergétique

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on email

Madame Sophie Brochu, PDG de Gaz Métropolitain a récemment soulevé la question de la fiabilité de l’approvisionnement en gaz du Québec. Elle a révélé l’importance du gaz naturel dans nos vies, que ce soit dans les hôpitaux, dans l’industrie ou pour l’environnement. Que l’on parle des institutions de santé, d’une grande usine ou d’une résidence à Montréal, tous sont des clients de Gaz Métro. Madame Brochu a fait preuve de leadership en défendant ses clients et en soulignant le rôle déterminant du gaz dans notre bilan énergétique.

Tandis que le Québec est un leader mondial en matière d’hydroélectricité et dans les énergies renouvelables, il peut paraître étrange de se faire dire à quel point l’approvisionnement en gaz naturel est essentiel à notre économie et à notre vie en société. De plus, la sortie de madame Brochu survient peu après la nouvelle que le Québec importe, chaque année, 15 milliards de dollars de pétrole à l’étranger, en plus de payer cette ressource plus chère. Voilà donc la conjonction de deux problèmes d’approvisionnements.

Après avoir su compter sur l’hydroélectricité depuis des décennies, pourquoi doit-on maintenant se préoccuper de la situation du gaz et du pétrole?

Et bien parce que les Américains ont fait une révolution sur le plan énergétique qui a changé le monde. Ils ont combiné la fracturation hydraulique, connue depuis 60 ans, et le forage horizontal, connu depuis 40 ans, afin de changer complètement leur bilan énergétique. Conséquemment, les États-Unis ont pu produire dans d’immenses nouveaux gisements gaziers et pétroliers. À l’heure actuelle, les États-Unis produise de l’énergie locale à peu de frais avec comme résultat que leur économie est la plus forte du monde.

Comme partout ailleurs, l’Ouest canadien a pris pour acquis que le monde ne changerait pas. Notre économie et nos infrastructures ont été orientées comme si les Américains allaient perpétuellement avoir besoin de nos hydrocarbures. Maintenant, ils ont plutôt leur propre gaz et il est proche de leurs marchés en plus de coûter peu cher à transporter. Ils n’ont plus aucun besoin de gaz canadien. L’industrie du gaz naturel canadienne est passée de 50 milliards à 10 milliards en 5 ans. Ce fut une expérience dévastatrice.

Comme l’Ouest, le Québec est à un bout du pipeline. Être en concurrence avec les États-Unis qui ont un accès rapide à du gaz peu cher n’est pas facile, particulièrement car le prix industriel de l’électricité et du pétrole est à ce point moins cher chez nos voisins du Sud. Après des décennies où nous avons pensé que nous serions toujours compétitifs sur le plan de l’énergie, les choses ont changé. Comment le Québec doit-il s’ajuster à la nouvelle réalité? Cette question est fondamentale pour notre avenir économique en tant que Québécois.

Madame Brochu a raison quand elle dit qu’il y a un manqué de communication entre les grands producteurs et les consommateurs depuis 30 ans. Les producteurs gaziers canadiens souffrent, de même que les grands consommateurs industriels du Québec. Parler de nos problèmes communs et de solutions est ce que nous devrions faire. Tenter de régler les problèmes sans connaître les gens qui produisent la ressource est un non-sens.

Nous avons donc transformé la conférence annuelle de l’Association pétrolière et gazière du Québec afin d’en faire un forum pour que les consommateurs, les décideurs politiques, les décideurs économiques puissent avoir un vrai dialogue avec les producteurs. D’importantes discussions doivent se tenir au sujet de notre stratégie énergétique et de l’approvisionnement.

Ces discussions ont eu lieu le 3 novembre dernier à l’occasion de la 6e édition de la conférence de l’APGQ. Du travail reste à faire, mais nous avons fait un pas dans la bonne direction.