Je me retrouve dans une position inhabituelle alors que je dois publiquement exprimer mon accord avec Patrick Bonin de Greenpeace Québec. Monsieur Bonin appuie les sept conditions exprimées par le gouvernement du Québec et celui de l’Ontario afin que le projet Énergie Est puisse être approuvé par l’Office national de l’énergie (http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/politique/2014/11/19/004-port-petrolier-cacouna-conditions-heurtel-quebec-transcanada.shtml). Je suis moi aussi d’accord que les conditions demandées sont issues de principes raisonnables afin d’obtenir l’approbation locale du projet.
Brad Wall, premier ministre de la Saskatchewan défend bien la vision de la juridiction fédérale et l’intérêt d’une solution simple à propos du projet. Par contre, selon moi, l’approbation locale doit être la véritable base d’approbation. Cette approbation locale rencontre les plus hautes exigences de la population en cette ère guidée par les médias sociaux et internet.
Rassurez-vous, ce n’est pas le monde à l’envers pour autant: monsieur Bonin et moi-même sommes en désaccord avec le projet de pipeline en tant que tel. Je soutien Énergie Est car il est un projet positif pour les raffineries québécoises et que l’essor de ces raffineries est une bonne chose pour la production locale de nos ressources. De plus, il me semble inadéquat de faire raffiner le pétrole canadien démocratique et moins cher aux États-Unis, tandis que le Québec raffine du pétrole qui provient souvent de pays lointains qui arrive par pétrolier jusqu’à nos côtes. Qui plus est, une grande partie de ce pétrole nous provient de pays qui ne partagent aucunement les valeurs du Québec en matière de droits humains, d’égalité homme-femme et de liberté.
Monsieur Couillard a établi les principes pour l’acceptation locale, ou dans le langage courant, pour “l’acceptabilité sociale”. Mr. Wall dit que d’établir ces principes ne change rien aux conditions à remplir par Énergie Est. Toutefois, il est évident que la déclaration du premier ministre du Québec définit les paramètres de l’acceptabilité sociale pour la première fois. Cette acceptabilité est un concept flou et en évolution perpétuelle. Tous les projets, où qu’ils soient dans le monde, bénéficieraient de paramètres plus clairs tels que ceux-ci.
L’autre aspect que j’apprécie à propos des sept conditions est que le gouvernement, monsieur Bonin et moi sommes tous d’accord avec la condition no.7. Les approvisionnements en gaz naturel pour le Québec sont un enjeu qui devra être sécurisé. Le gaz naturel joue un rôle crucial pour la société québécoise. Cette source d’énergie chauffe les écoles, les hôpitaux et énormément de résidences et l’industrie lourde de la province ne pourrait survivre sans elle. Le Plan Nord et plusieurs autres projets ne pourront aller de l’avant sans un approvisionnement sécuritaire et compétitif de gaz naturel, surtout durant l’hiver.
Enfin, tel que le reconnaissent les rapports de l’Institut Pembina et celui de la Fondation Suzuki, le gaz naturel permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière importante.
Nouvelle importante : la condition no.7 (l’approvisionnement sécuritaire en gaz naturel) est déjà remplie, hors mis pour l’acceptabilité sociale locale. Nous avons découvert, sous nos pieds, suffisamment de gaz naturel afin de combler tous nos besoins pour la période de pointe de l’hiver. Tout ce qui nous manque, c’est une voie tracée vers l’acceptabilité sociale. Notre industrie se considérerait privilégiée si elle pouvait aider le Québec à remplir cette condition nécessaire à l’avancement d’énergie est.
L’approvisionnement local, par production locale, est le plus sécuritaire et le plus bénéfique. Une Meilleure qualité de l’air, un prix plus compétitif, des taxes et impôts pour le gouvernement seraient aussi d’autres avantages qui accompagneraient une telle production. Si seulement monsieur Bonin était aussi d’accord avec cela, nous aurions peut-être même déjà aidé le Québec à avoir un approvisionnement en gaz plus sécuritaire.