Les fuites sont devenues un enjeu important pour l’industrie pétrolière et gazière. On parlait beaucoup des fuites de méthane sur les puits et dans le système de transport de la ressource. Puis, l’Environmental Protection Agency (EPA) des États-Unis a prouvé que ces fuites ne sont pas aussi grandes que ce que les opposants prétendent. Maintenant, le focus est davantage mis sur les potentielles fuites de pétroles dans les oléoducs ou les navires pétroliers.
Assez typiquement, l’industrie répond à cet enjeu en mettant l’emphase sur l’ampleur réelle de ces écoulements. Dans un second temps, elle a redoublé d’efforts afin d’améliorer la technologie et les processus afin d’encore réduire les impacts.
Je dis “encore réduire” car depuis des décennies, l’industrie fait un travail remarquable afin de réduire ses impacts. Et ceux-ci sont moindres d’année en année. Je n’ai aucun doute que nous continuerons à innover chaque année pour que le bilan soit encore meilleur. Ceci ne devrait pas vous surprendre. Notre industrie est gérée par des citoyens responsables (contrairement à ce que certains opposants prétendent) qui ont à cœur de causer le moins d’impacts possible. En plus, les fuites coûtent cher, et les gestionnaires n’aiment pas perdre des revenus inutilement.
Toutefois, l’erreur est humaine et il y aura toujours des possibilités d’erreur. La perfection n’est pas de ce monde et ce, malgré les meilleures intentions, de gros investissements et les meilleurs efforts possible. Dans les faits, il est démontré que les fuites et déversements sont minimes en comparaison de l’ampleur de la production.
Mais voici le vrai enjeu en matière de fuites, celui dont nous ne parlons que très peu. Il s’agit des fuites de carbone.
Ces fuites de carbone sont d’ores et déjà très importantes. Et si nous nous rendons aux arguments des opposants, ces fuites ne feront qu’augmenter.
Vous me demanderez ce qu’est une fuite de carbone? Ce terme est amplement discuté sur les sites qui traitent du réchauffement climatique et est très bien compris par les opposants aux projets pétroliers et gaziers. Il survient quand une réduction d’émission de GES dans un pays cause une augmentation plus importante dans un autre. Ceci se produit régulièrement tandis qu’une entreprise quitte une juridiction plus sévère, pour une ayant des standards moins élevés. https://en.wikipedia.org/wiki/Carbon_leakage
Par exemple, si l’Ontario ferme ses usines de production de voiture afin d’atteindre ses cibles de GES, les gens achèteront leurs voitures en provenance de Chine ou d’ailleurs. Le résultat serait une augmentation globale des émissions, malgré une réduction locale.
Comme nous parlons de réchauffement global, et non de réchauffement local, le monde a besoin d’obtenir davantage de ses ressources d’endroits qui produisent en respectant l’environnement. Ceci est particulièrement vrai pour les ressources naturelles canadiennes, qui sont produites avec les plus hauts standards environnementaux au monde.
De la part de ceux qui ont réellement à cœur l’avenir de notre planète, j’aimerais voir une pancarte où serait écrit : « Arrêtons les fuites de carbone – Exportons plus de ressources canadiennes ! ».