À n’en plus croire nos sens

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Le problème du socialisme, selon Margaret Thatcher, est que l’on vient toujours à manquer de l’argent des autres. Bien entendu, vivre de la richesse des autres peut fonctionner, mais seulement sur le court terme. La Suède l’a appris depuis 20 ans et elle a changé ses manières de faire. Idem pour la Norvège, dans la mesure où elle a développé ses ressources pétrolières et gazières. La Grèce se rend aussi compte que peut aussi cesser de marcher quand les transferts ne rentrent plus aussi rapidement.

C’est plus difficile de bâtir une société solide sur l’argent des autres à long terme. Mais quand on ne sait même plus ce qui fonctionne à courte échéance, on peut dire que l’on agit à n’en plus croire nos sens.

Pour ;e projet Énergie Est, le Québec a manqué une chance d’avoir un nouveau port, ainsi qu’une source majeure de taxes et de redevances. À la place, la province semble préférer devenir une autoroute à pétrole entre l’Alberta et le Nouveau-Brunswick. Ayant des ingénieurs parmi les meilleurs au monde, ça tombe sous le sens que le Québec aurait pu construire un port et protéger l’environnement en même temps.

Le Québec a aussi tourné le dos à la production locale de gaz naturel en 2010, juste au moment où il aurait pu devenir un exportateur vers les États-Unis. En lieu et place, la Pennsylvanie a créé 100 000 emplois dans le domaine, et c’est elle qui exporte au Québec à l’heure actuelle. Le BAPE semble d’accord avec cela, car le gaz naturel produit localement n’est pas sensé apporter de bénéfices économiques. Gardons cela secret, dès fois que la Pennsylvanie voudrait cesser sa production et ses exportations vers le Québec.

Le Québec semble être à la recherche de financement pour construire une autoroute qui amènerait le gaz des États-Unis et qui y exporterait nos emplois potentiels. Bien entendu, les questions économiques entourant ce gazoduc sont sans dessus-dessous, surtout que nous avons la même ressource directement sous nos pieds.

En Colombie-Britannique, on bloque un pipeline afin d’en avoir les taxes et redevances. Par contre, ils travaillent fort pour construire une usine de gaz naturel liquéfié et des pipelines afin d’exporter leur gaz naturel de schiste en Asie.

En Alberta, la nouvelle première ministre socialiste ne parle pas de stopper le pétrole et le gaz. Elle reconnaît que les hydrocarbures sont le moteur de l’économie. À la place, elle discute des manières d’augmenter les taxes et les redevances, afin de conserver plus de création de valeur en Alberta à travers une amélioration du raffinage.

Les Démocrates, aux États-Unis, ont compris que plus ils retardent Keystone XL, plus ils peuvent continuer d’acheter notre pétrole à rabais. Le Canada n’a qu’un seul client en la matière et nous perdons quotidiennement 50 millions de dollars à l’Illinois et à d’autres États, car nous leur vendons notre pétrole sous les prix du marché. Pourquoi les Démocrates voudraient-ils stopper cela?

D’autres ont compris qu’il est dans leur intérêt à court terme de freiner les importations d’hydrocarbures, en développant leurs ressources locales. Le Québec fait le contraire, à son détriment à la fois à court terme et à long terme.

Mes amis, ne croyez pas qu’il n’y ait pas d’espoir. En fait, je défendrais l’argumentaire exactement inverse. Je suis un optimiste, comme nous devrions tous l’être. Le Québec, à maintes reprises au cours de son histoire, a été un précurseur en matière d’énergie et d’exploration et de production de ses ressources naturelles. On n’a qu’à penser aux pêcheries, à la foresterie et, plus récemment, à l’arnachage des rivières afin de produire de l’hydroélectricité. Le Québec ne s’est jamais détourné des innovations afin d’assurer son développement économique. Je ne crois pas qu’il serait dans sa nature de le faire ni aujourd’hui, ni à l’avenir.

Le développement pétrolier sur l’île d’Anticosti a un immense potentiel. En fait, peut-être même encore plus grand que celui du gaz naturel dans les basses terres, qui à lui seul pourrait régler tous nos problèmes d’approvisionnement en gaz. Il est temps de retrouver nos sens et de faire la bonne chose, en devenant, nous aussi, un producteur de gaz et de pétrole.