La politique énergétique du Québec

Share on facebook
Share on twitter
Share on linkedin
Share on email

Le gouvernement du Québec a annoncé qu’il mettra à jour sa politique énergétique. Des consultations publiques ont d’ailleurs lieu en ce moment même à ce sujet. Du même souffle, le gouvernement a aussi annoncé une commission pour étudier les façons de réduire ses émissions de gaz à effet de serre.

Nous saluons ces annonces gouvernementales. La découverte d’importantes quantités de pétrole et de gaz naturel en Amérique du Nord a créé un nouveau paradigme énergétique auquel le monde entier doit s’adapter. Après des décennies de recherche et d’exploration, l’industrie a également découvert du gaz et un potentiel pétrolier au Québec. Une discussion sur une nouvelle politique énergétique s’avère une bonne façon pour la province de décider comment elle peut mieux réagir face à cette nouvelle réalité.

Équilibrer l’offre et la demande, la compétitivité de l’économie, l’emploi, les besoins sociaux et l’environnement ne sont pas une mince affaire. Nous félicitons le gouvernement d’ouvrir une discussion qui s’avère nécessaire afin de définir des politiques qui tenteront de trouver cet équilibre recherché.

Mettre tous ses œufs dans le même panier d’énergie est risqué, voire même peut-être techniquement impossible. Retarder les progrès en matière d’efficacité énergétique et d’émissions de gaz à effet de serre est tout aussi risqué. Nous croyons plutôt qu’une diète énergétique équilibrée est la bonne façon de répondre aux nombreux besoins de la société québécoise.

Actuellement, plus de 50 % de l’énergie du Québec est assurée par les hydrocarbures et c’est l’endroit au Canada où l’on consomme le plus de mazout. Tous ses besoins sont comblés par l’importation. De plus, la plupart des lieux de provenance de ces importations n’ont pas de politiques transparentes et démocratiques afin de protéger l’environnement. Nous pouvons tous convenir qu’il est manifestement possible d’améliorer la diète énergétique du Québec.

Dans une province riche en ressources comme le Québec, il n’est pas logique de s’appuyer sur les hydrocarbures étrangers. Cela signifie aussi que l’argent et les emplois vont à d’autres. L’avenir financier du Québec exige qu’il soit capable de rivaliser avec la reprise de l’économie américaine dû à la production d’une énergie locale abordable et moins polluante. C’était une idée farfelue il y a quelques années seulement, mais nous constatons maintenant que l’Amérique exporte aujourd’hui du gaz naturel et du pétrole de schiste au et par le Québec.

Les mémoires que nous avons présentés au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) démontrent comment simplement la suppression du transport du gaz naturel éliminerait l’équivalent de 470 000 tonnes de CO2 par année. Cela équivaut à retirer 77 000 voitures des rues de Montréal. La production locale du pétrole permettrait d’atteindre des objectifs financiers et environnementaux similaires. Il y a aussi des économies plus importantes à faire sur les plans financier et environnemental en utilisant de meilleures pratiques modernes et de nouvelles technologies.

Nous respectons le fait que les consommateurs d’énergie auront le dernier mot sur leur diète énergétique. Les bonnes politiques encouragent le progrès et de meilleurs choix énergétiques. Nous sommes impatients de travailler avec le gouvernement et de pair avec  les autres fournisseurs d’énergie du Québec et surtout, avec les consommateurs québécois dans un débat constructif pour une meilleure diète énergétique.